Visage de femme et de tendresse

  8 septembre 1643... Mettre fin à la peste !

   Pour prier la Vierge de mettre fin au fléau de la peste à Lyon, les magistrats municipaux inventèrent une procession sur la colline de Fourvière. La tradition du 8 septembre a perduré jusqu'à nos jours. A un détail près : une histoire de clocher !

   8 décembre 1852

   Le 8 décembre 1852, on achevait à Lyon la reconstruction du clocher de Fourvière. Des travaux ayant été réalisés au clocher de l'ancienne basilique de Fourvière, il fut prévu d'y ériger une statue dorée de la Vierge, et la cérémonie d'inauguration fut donc fixée au 8 septembre ! Mais tout fut annulé pour cause d'inondations dans l’atelier du fondeur ! On décida alors de reporter la cérémonie au 8 décembre, fête de l'Immaculée Conception, non encore officiellement approuvée... (Ce sera fait deux ans plus tard par le pape Pie IX.) Pour manifester leur ferveur, les Lyonnais mirent cette nuit là des lumignons à leurs fenêtres.
Hier comme aujourd’hui, le monde se doit de sortir de l'ombre de la maladie, de l'épidémie. Ne recherche-t-on pas la pureté nécessaire à la vie ?

   8 décembre 1854

   Proclamation du dogme de l’Immaculée ... qui nous renvoie plus à Dieu qu’à Marie !… Au but de toute vie chrétienne ?

   8 décembre 2016...

   Marie n’était pas une femme d’intérieur ! De la Visitation au Calvaire et à Pentecôte, en passant par la Nativité et par le Pèlerinage au Temple, Marie est femme du plein air, de qui naîtra l’Enfant, au milieu de civilisations diverses. Voilà une naissance au bord du chemin, visible par tous. Marie est belle, ou bénie entre toutes les femmes, belle et bénie comme toutes les mères. Alors, ne regardons et ne gardons pas jalousement sa beauté ! Marie, « Mère de Dieu », apparaissait-elle autre qu’une femme ordinaire ? Encore aujourd’hui, accroché sur les murs extérieurs de l’église, sous forme d’un calicot, le « Merci Marie » ne veut pas faire offense à la laïcité, même si tous dans la cité ne disent pas « Merci Marie ». Mais proposer au monde un visage de femme, de tendresse, parmi d’autres…, c’est dire un visage dont nous avons tous tellement besoin, une figure de mère par qui l'enfantement s'impose : c’est vouloir grandir et espérer !